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Article du monde libertaire -hors série N°17


 

Bouddhisme: de la soumission à l'oppression

Dans cette société, les individus se sentent de plus en plus seuls et sans repères. Les désillusions politiques contribuent aussi à ce que les personnes ne croient plus à un changement de société pouvant régler les problèmes.
On ne croit plus en la politique, mais on s'en accomode en devenant zen.

Selon Frédéric Lenoir (sociologue auteur de deux livres sur le bouddhisme), beaucoup de personnes proches du bouddhisme affirment: " au fond on ne croit plus à la politique, la politique ne va pas changer le monde, ce qui va changer le monde, c'est de se changer soi même ". En devenant bouddhiste bien sûr.

Un taoïste parisien explique; " En Extrême-Orient nous pratiquons la tolérance, tandis qu'en occident les intégrismes se multiplient. L'intolérance est d'origine occidentale. Ce sont vos religions qui créent les conflits ".

Le bouddhisme prétend défendre des valeurs: la tolérance, la non-violence, la compassion... et rencontre en occident une grande sympathie.
A cela plusieurs raisons; il vient de pays lointains qui ont toujours fascinés les occidentaux. C'est qu'une religion nouvelle, minoritaire et à la mode apparaît toujours plus attractive.
Cela explique le fait que le bouddhisme soit en pleine expansion en France ou aux Etats-Unis. Ce que les médias cachent par contre c'est qu'elle est en phase de régression dans ses pays d'origine (Thaïlande par exemple).

Le Dalaï-Lama est le sujet de dizaine de livres, des films de propagande frisant le ridicule sont tournés (little bouddha, 7 ans au Tibet). Sans parler des revues y compris d'histoire qui font des dossiers spéciaux plus que complaisant (voir historia thématique Septembre 2000) ou même " Manière de voir " numéro 48, édité par le Monde diplomatique, sur " l'offensive des religions " où il n'y a aucune critique sur le bouddhisme, alors que ce n'est pas le cas pour les autres religions.

En France, d'après les enquêtes, 5 millions de personnes se déclarent proche du bouddhisme, mais ils ne sont finalement que 600 000 pratiquants. Ce qui fait du bouddhisme la quatrième religion.
Preuve de sa nouvelle force, France 2 à donné aux bouddhistes un droit d'antenne dans le cadre des émissions religieuses du dimanche matin (à 8h30).

Le portrait type du bouddhiste français se présente ainsi: " il a entre 35 et 50 ans - on ne vient pas au bouddhisme à 20 ans - et un niveau d'étude trés élevé - bac plus 4. " il y a beaucoup d'artistes, d'enseignants, de professions médicales et sociales. Autant dire qu'il s'agit d'une religion de mondains, d'artistes " en mal d'être ", et de suiveur de mode.
Dans les soirée " in", cela fait bien de se dire un peu bouddhiste, un peu yoga pour la forme et zen pour le moral. Mais il y a aussi le fait que ses personnes ont tout sacrifié - vie sociale et sentimentale - afin de " réussir dans la vie ", bref avoir une situation sociale.
Arrivé a 25/30 ans, ils ont enfin fini les études et commencent à travailler. Ils ont " réussi " et puis après? Ils se retrouvent seuls, sans projet ni idéal, n'ayant plus rien à prouver. Il ne croient pas en la politique et ne s'y intéressent pas, mais ils recherchent des valeurs humaines communes à leurs statuts pour avoir un semblant d'idéal.
Les médias leur en proposent un fait sur mesure: le bouddhisme.
Beaucoup y vont par curiosité ou se disent proche sans s'impliquer. Car malgré ce que disent les bouddhistes à savoir que leur religion, voire leurs " philosophie " n'implique pas de contraintes, qu'il s'agit d'un art de vivre, d'un développement de la personne; il y a bien en pratique des lois arbitraires et dures à suivre comme dans toute religion.

Il y a un clergé autoritaire et hiérarchisé, le lama étant le maître. Le terme lama signifie d'ailleurs " celui qui se tient plus haut, celui qui domine ". L'adepte doit recevoir l'enseignement d'un gourou qui se charge de lui ôter tout esprit critique.
Le Dalaï-Lama l'explique: " puisque le gourou est un bouddha, on doit renoncer à la conception qu'il puisse avoir des défauts ".
Le pape ne dit pas pire en parlant de l'infaillibilité papale.

Le lama peut accomplir des miracles ainsi " le lama touche la tête du disciple de ses mains, une légère sensation de secousse électrique court du sommet du crâne jusqu'en bas de la colonne vertébrale ". Voilà une belle façon de soumettre le peuple tibétain apeuré et ignorant à un pouvoir arbitraire.

Si nous soutenons pas l'envahisseur chinois, nous ne sommes pas non plus émerveillés par le Tibet d'avant. Car s'était un pays qui vivait dans la terreur des lamas et du Dalaï-Lama. Celui-ci était un véritable roi, il régissait tout dans le pays et avait le droit de vie et de mort sur ses sujets.
Les moines constituaient la caste privilégiée du système et se faisaient entretenir par les paysans. Les moines représentaient 20% de la population et recevaient un tiers des récoltes en ne travaillant jamais. Ils ne faisaient que méditer et s'instruire, tandis que le peuple essayait de survivre dans la misère économique, sociale et culturelle.
Quand un individu se rebellait, le Dalaï-Lama le condamnait à mort.
Voilà la réalité du bouddhisme. Cela n'est pas une philosophie comme certains osent le prétendre, mais une véritable religion autoritaire; un outil de domination de l'homme sur l'homme.
Comme toute religion le bouddhisme nie l'être humain. Nier le plaisir et la réalité du corps permet à toutes ces religions de contrôler les individus, y compris dans leurs envies sexuelles. Ainsi dans le livre " la précieuse guirlande des avis au roi ", il est écrit: " il y a du plaisir à se gratter une plaie, mais il est plus agréable encore de ne pas avoir de plaie. Il y a des plaisirs dans les désirs du monde, mais il est plus agréable encore de n'avoir pas de désir ".
Ou encore " la cité abjecte du corps, avec ses trous excrétant les éléments est appelée par les stupides un objet de plaisir ".

 

De bouddha au bouddhisme

Certains prétendent que le bouddhisme n'a pas de dieu, qu'il s'agit d'une religion athée. Or Bouddha et même les lamas sont des divinités.
Rappelons que l'athéisme rejette catégoriquement toute idée de dieu ou de divinité. Ne nous laissons pas tromper par un vocabulaire qui présente le bouddhisme d'une façon attractive afin d'attirer des nouvelles recrues.

Le bouddhisme se fonde sur l'enseignement de Bouddha, issu d'un clan royal de l'Inde. Malgré ce que disent les bouddhistes " le Bouddha est un homme parmi les hommes (...). Il n'est en aucun cas le fils de Dieu ou d'une divinité ".
Pourtant il est issu d'une conception immaculée: un éléphant aurait pénétré le flanc droit de sa mère et Bouddha serai né 10 mois après! Voilà qui en fait une divinité. De plus Bouddha prenant conscience de la précarité de la condition humaine va tirer les " Quatre Nobles Vérités ", car Bouddha ne se trompe pas, ce qui n'est pas le cas d'un simple humain...:

Un: tout est souffrance
Deux: la souffrance est créé par le désir
Trois: on peut y mettre une fin, c'est le nirvana.
Quatre: la voie qui y mène s'appelle l'Octuple chemin.
Il s'agit de fuir le plaisir et l'oisivité. Bref, c'est l'acceptation du monde tel qu'il est par la soumission au destin et à la parole divine de Bouddha qui est " la parole juste, l'action juste... "
Le bouddhisme se fonde sur la réincarnation, à la mort, seul le Karma reste. Il s'agit d'un potentiel chargé positivement ou négativement suivant le vécu que l'on a eu. On se réincarne jusqu'à l'atteinte du nirvana, c'est-à-dire quand on a eu une vie exemplaire on ne se réincarne plus et on entre dans le nirvana (sorte de paradis). Bref, il n'y a pas de hasard si vous naissez avec le sida, c'est que votre Karma est chargé négativement pârce que vous avez mal agit dans votre vie antérieur. Pareil si vous êtes pauvre ou si dés l'àge de 10 ans vous vous prostituez.

 

Le sexisme et les crimes sexuels

Les femmes sont perverses, car elles entraînent au plaisir source de malheur " de même qu'un vase décoré rempli d'ordures peut plaire aux idiots.
De même, l'ignorant, l'insensé et le mondain désirent les femmes (...) le corps est un récipient empli d'excréments, d'urine et de viscères, celui dont la vision est obscurcie ne voit pas une femme ainsi et désir son corps (...) l'attirance pour une femme vient surtout de la pensée que son corps est pur. Mais, il n'y a rien de pur dans le corps d'une femme ".
En Thaïlande où la prostition est très importante et touche des personnes de tout àge, une enquête a démontré que 700 000 bébés handicapés ou atteint du sida ont été abandonnés dans les hôpitaux (entre 1995 et 1997) et que durant la même période, il y avait eût prés de 80 000 avortements clandestins (avec ce que cela représente comme risque pour la santé des femmes subissant cette I.V.G, sans compter les risques pénaux).

Là-bas les moines bouddhistes s'opposent fermement à l'I.V.G, car cela est un acte négatif dans la théorie du karma. Si en Thaïlande le bouddhisme condamne l'I.V.G et la contraception, on attend toujours la condamnation de la part des moines de ceux qui vivent du fléau de la prostitution, maquereaux et mafia et de ceux qui les font vivre: les clients.

Enfin comme chez les cathos, il n'y a pas d'ordination de femmes au rang de bonzesse.
Au japon l'homosexualité est de mise dans certains monastères. Nous voilà bien loin du voeu de chasteté que doivent respecter les moines.

L'hypocrisie n'est pas le seul apanage du christianisme.
La pédophilie est aussi de mise dans des monastères japonais et ailleurs. Pour les maîtres zen japonais, il s'agit d'une démarche esthétique.


La corruption, l'envie de richesse et de pouvoir

Pour avoir un bon karma, il y a un moyen très facile, quand on est fortuné. Faites des dons, des offrandes aux moines et vous vous approcherez du nirvana... Ainsi en Thaïlande le pouvoir dictatorial s'appuie sur le clergé bouddhiste.

Les hauts dirigeants bouddhistes constituent une gérontocratie achetée par le pouvoir, par des dons très généreux. Bref ils sont « peu disposés ou incapables de quitter le confort des résidences mises à leur disposition par les riches et les puissants, ils transmettent des ordres, en général dictés par le gouvernement. »

L'intolérance et la violence

Au Sri Lanka, pays Bouddhiste à 70 %, certains moines partent en guerre contre les religions minoritaires du pays (hindouistes et chrétiens). Ainsi le moine bouddhiste Soma Théra a déclaré que « Vishnou et Shiva n'étaient que des vénérations superstitieuses ridicules » (Actualité des religions, mars 1999).

Précisons qu'au Sri-Lanka, il y a un courant séparatiste armé les tigres Tamouls (hindouistes). Depuis de nombreuses années, le pays vit dans la guerre civile car actuellement seul le Bouddhisme est reconnu comme religion d'État. Et il entend bien profiter de cette place pour écraser les minorités religieuses. Ainsi, à chaque tentative de médiation entre l'État et les Tamouls, les représentants Bouddhistes manifestent violemment contre ce qu'ils appellent « des compromis avec des terroristes ». Pour eux il n'y a qu'une seule solution, l'Etat doit « écraser les terroristes Tamouls » (actualité des religions mai 2000). Voilà qui doit faire réfléchir ceux qui prétendent que le Bouddhisme est la religion de la tolérance et de la non-violence.

En octobre 2000, la situation empire, en effet l'État Sri-Lankais prévoyait d'entre prendre une réforme de la constitution. Actuellement la république assure « des droits aux religions présentes sur son sol ». Dans le nouveau projet, elle leur assurait aussi « une protection convenable ». Selon les prélats bouddhistes, cela revient à supprimer le statut de religion d'État au Bouddhisme. D'autant plus que la nouvelle constitution précise « il est garanti à chaque personne, la liberté de pensée, de conscience et de religion, y compris la liberté d'opinion et d'avoir ou d'adopter la religion de son choix [ ... ], la liberté d'expression religieuse, seule ou en association, en public ou en privé que ce soit par le moyen de cultes, d'observances, de pratiques ou d'enseignements ». Certains prélats y voient un encouragement aux conversions au christianisme. C'en était trop « le gouvernement veut la destruction du Bouddhisme » se sont-ils écriés. Alors qu'il s'agissait pour les rédacteurs du projet d'affirmer les droits fondamentaux des individus quant à leur choix d'obédience religieuse. Des milliers de moines ont alors défilé dans les rues. certains menaçant de ne plus s'alimenter jusquà ce que mort s'en suive.

Résultat: l'État a reculé, le texte va être remanié et il sera présenté aux députés seulement après son examen par les chefs religieux Bouddhistes, « qui pourront à chaque ligne, à chaque paragraphe, corriger les erreurs » a déclaré le Premier ministre.

Comme quoi, le Bouddhisme dès qu'il a un pouvoir accru devient comme toutes les autres religions une institution d'intolérance, de haine, de violence a caractère autoritaire et nationaliste. Le Bouddhisme est comme toute religion un allié des classes dominantes et de l'État.

 

Le Bouddhisme et le militarisme enjoué

 Au japon, entre 1894 et 1945 le Bouddhisme fut un soutien inconditionnel de la politique expansionniste et nationaliste de l'Empire. Les leaders Bouddhistes n'étaient pas seulement des complices muets du pouvoir impérial, ils s'étaient mués en idéologues du nationalisme en encourageant et légitimant la guerre au nom du Bouddhisme. Ainsi en 1943 le moine Zen Hakuux écrivait qu'« il est nécessaire de déjouer complètement la propagande et la stratégie des juifs. Nous devons montrer la fausseté de leurs idées perverses de liberté et d'égalité ». N'oublions pas que le japon est l'allié (à l'époque) de l'Allemagne nazie. D'ailleurs certains écrits de moines Bouddhistes ont influencé l'esprit militaire nazi c'est le cas des écrits de Suzuki « le zen est une religion de la volonté, et la volonté est ce qu'il faut aux guerriers.

Le zen est une religion qui s'affirme et il s'avère être une force destructrice. Les Chinois sont des païens insoumis que le japon doit punir au nom de la religion ».

jusqu'au bout ces moines défendirent c'es idées même pendant la défaite. Jamais ils ne se sont élevés contre les massacres de civils par l'armée japonaise, bien au contraire. Shimakage « le bouddhisme ne fait pas seulement qu'approuver les guerres qui s'accordent à ses valeurs, il les appuie vigoureusement au point d'être un militariste enthousiaste ».

Précisons que si l'Allemagne s'est penchée sur son passé la société japonaise, elle, ne l'a pas fait, bien au contraire. L'esprit nationaliste et militariste est bien présent au japon et sur ce sujet les moines Bouddhistes adoptent un silence qui en dit long.

N'en déplaise au Monde Diplomatique (Manière de voir n° 48) « l'offensive des religions » où des personnes expliquent que le Bouddhisme est « la seule religion qui n'ait jamais exigé qu'on fasse la guerre en son nom ». L'histoire prouve le contraire.


Combattons les idées qui présentent le bouddhisme comme une philosophie de vie sentimentale. Le bouddhisme est un ennemi de la liberté de pensée et de choix individuel. Le moine, Soen disait que « la guerre et la tuerie sont nécessaires comme moyen d'harmoniser les choses qui sont incompatibles,».

Pas pour nous qui pensons que l'égalité économique et sociale, la liberté, apporteront un projet réel où les individus pourront s'épanouir.


Régis - groupe Kronstadt

(1) Marianne 10 janvier 2000
(2) Dalaï-Lama. Cent éléphants sur un brin d'herbe.
(3) Actualité des religions n' 2 Fév. 1999
(4) Bouddhisme actualité n' 7 Jan 2000
(5) « la précieuse guirlande des avis aux rois » attribué à Nagarrjuma référence du Dalaï-Lama qui ainclut ce livre dans le sien « comme la lumière avec la flamme. »
(6) Historia thématique sept/oct 2000
(7) Actualité des religions, mai 1999
(8) « Sexualité bouddhique », Mail, 1996
(9) Santikaro Bhikku. Courrier international 1999
(10) « Zen at war » Actualité des religions nov 19" (l 1) « l'envoûtement des croyances » Placide Gaboury



Article du monde libertaire -hors série N°17



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