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Extrait de la revue "Silence"
hors-série N°5 Les faibles doses

Le rayonnement médical


Des centaines de millions de petites doses sont trés inutilement, selon des sources officielles, distribuées chaque année (UNSCEAR 88)*(1).

En moyenne, un examen aux rayons X est l'équivalent de plus de 90 voyages aller-retour en avion, d'une côte à l'autre des Etats-Unis, car chaque vol (aller-retour de 10h) expose à environ 3mrem l'organisme entier.

Mais la dose reçue par le patient dépend de celui qui l'administre (J.W.Gofman, Professeur Emerite de Phisique médicale, Univ. de Berkeley).

En Suisse, par exemple, pour une radio de la jambe, on recouvre le reste du corps d'un tablier de plomb, alors qu'en France il est très malvenu de s'inquiéter, on s'entend alors répondre que "ce ne sont que de toutes petites doses"!

Un exemple typique est la "règle des 10 jours", selon laquelle les examens de rayons X dans la région abdominale et pelvienne des femmes en âge de procréer ne devraient être faits que dans les 10 jours qui suivent la menstruation, sauf, bien entendu, s'il y a danger pour la femme. Ce principe n'est pas récent puisqu'il fut adopté en 1962 par la CIPR*(2). Les médecins qui prescrivent des radios et les radiologues eux-mêmes informent-ils leurs patientes et leurs demandent-ils la date de leurs menstruations?

On peut légitimement se demander s'ils connaissent seulement l'existance de ce précepte.

Mais il y a pire: à l'époque même où la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) a commencé à fonctionner, aux Etats-Unis, desinstructions écrites recommandaient aux techniciens de rayons X d'appliquer aux Noirs des doses 40 à 60 % supérieures à celles appliquées aux blancs. La CIPR n'a pas bronché (Karl Z. Morgan IN GSIEN88).

 

Les radiothérapies

A côté des fortes doses infligées en radiothérapie, les professionnels considèrent souvent comme négligeables celles des examens courants. 163 000 cas de cancers sont diagnostiqués chaque année, dont les trois-quarts seront traités en radiothérapie. La dose délivrée varie de 25 à 80 Gy (2500 à 8000 rad), fractionnée ou étalée (Les Colonnes de Creys n°3).

Notons qu'à coté de cette information d'un pamphlet coédité par EDF, on peut lire que malgré une très forte irradiation comme celle-là, puisqu'elle est étalées et fractionnée dans le temps, "aucun effet sur les tissus sains ne sera constaté". Constaté, maître mot qui permet dévacuer les morts à retardement, les cancers différés, noyés dans la masse, cette mort statistique qui, du point de vue de l'industrie nucléaire ne sera pas "constatable", mais du point de vue du mourant et de ses proches sera une réalité sans fard.

 

Le dépistage systématique

D'après la CIPR, pour effectuer un traitement radiologique directement lié à une affection, "il est indispensable que la décision de le faire ou non soit fondée sur une évaluation correcte de l'examen, du bénéfice escompté et de l'importance que les résultats peuvent avoir pour le diagnostic et le traitement médical ultérieur du patient". Quant aux examens systématiques de masse, on devrait faire "un bilan des avantages qu'ils comportent pour les individus examinés et pour la population dans son ensemble, d'une part, et le détriment entraîné par le dépistage, d'autre part".

En clair, le dépistage systématique évite-t-il plus de morts qu'il n'en provoque? De surcroît, le travail à la chaîne n'incite pas à la finesse. Aux Etats-Unis, on a noté que lors de certains examens de masse dans les écoles, la dose en surface était de 130 à 200 fois supérieure à celle qui était nécessaire. Après des années de ce traitement, et sans avoir découvert de cas de tuberculose, ces programmes furent supprimés (Karl Z. Morgan in GSIEN88)*(3).

Les autorités françaises, qui obligent à la radiographie pulmonaire lors d'une embauche et qui incitent à la mammographie par rayons X pour la détection du cancer du sein, pourraient-elles avoir l'obligeance de publier les résultats des études qu'elles n'ont pas manqué de faire en suivant les recommandations de la CIPR, en précisant le nombre de maladies dépistées, la dose collective ainsi administrée, et donc le nombre de morts provoquées?

 

Avez-vous déjà vu ce logo?

C'est ce signe, moins effrayant que celui des produits radioactifs, qui nous indique qu'un aliment a été irradié. On dit "ionisé" pour mieux faire passer la pilule. En France, des pommes de terre aux épices en passant par les cuisses de grenouille congelées, plusieurs tonnes de produits alimentaires sont irradiées annuellement (Observez N°2). Ceux-ci doivent être accompagnés des mots "irradié", "traité par irradiation" ou "traité par rayonnement ionisant"


(...)Et puis il ne faut pas oublier toutes les sources éparpillées, qui irradient ou peuvent se disséminer quand on les casse: panneau de signalisation, réveil, boussole ou compte-pose fluorescent, optique au thorium, détecteur de fumée à l'américium, paratonnerre, starter de lampe fluorescente, pierre à briquet, manchon de Butagaz pour éclairer, télévision noir et blanc des années 50, eau radioactive ou dents de porcelaine à l'uranium.

Les accidents qui leur sont liés ne sont jusqu'à présent pas comptabilisés mais ce pourrait être trés rapidement une source prédominante de contamination des ressources et de la chaîne alimentaire, donc des hommes.

 

*(1)UNSCEAR88: Comité Scientifique des Nations Unies pour l'Etude des Effets des Radiations Atomiques.

*(2)CIPR: Commission Internationale de Protection Radiologique.

*(3)GSIEN: Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire.


Extrait de la revue "Silence"
hors-série N°5 Les faibles doses

 

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